Le contacteur jour/nuit, également appelé contacteur heures pleines/heures creuses, représente un élément clé dans l’installation électrique de nombreux foyers français. Cet équipement permet de commander automatiquement le fonctionnement du chauffe-eau électrique pendant les heures creuses, optimisant ainsi les coûts énergétiques. Cependant, diverses situations peuvent nécessiter sa suppression : passage au tarif de base EDF, remplacement par un système plus moderne, ou encore dysfonctionnements répétés générant des nuisances sonores. La suppression d’un contacteur jour/nuit demande une approche méthodique et sécurisée, respectant scrupuleusement les normes de sécurité électrique en vigueur.
Identification du contacteur jour/nuit hager EPN510 et schneider IC60N
L’identification précise du contacteur jour/nuit constitue la première étape cruciale de toute intervention. Ces équipements se distinguent facilement des autres composants du tableau électrique par leurs caractéristiques spécifiques et leur positionnement stratégique dans l’installation. La reconnaissance visuelle s’appuie sur plusieurs éléments distinctifs : la présence de bornes de commande étiquetées, les connexions vers le circuit de chauffage de l’eau, et la configuration particulière des entrées et sorties.
Localisation du contacteur dans le tableau électrique principal
Le contacteur jour/nuit occupe généralement une position en fin de rangée dans le tableau électrique, souvent accompagné d’un disjoncteur dédié au circuit du chauffe-eau. Cette disposition facilite l’identification et l’accès pour les interventions de maintenance. Les modèles Hager EPN510 et Schneider IC60N présentent des dimensions standardisées permettant leur montage sur rail DIN TH35, avec un encombrement typique de 2 à 4 modules selon la configuration.
Reconnaissance des bornes A1 et A2 de commande
Les bornes A1 et A2 constituent l’interface de commande du contacteur, recevant le signal tarifaire émis par le compteur électrique. Ces bornes se distinguent clairement des bornes de puissance par leur étiquetage spécifique et leurs dimensions réduites. Sur les modèles Hager EPN510, ces connexions apparaissent sur la face avant du dispositif, tandis que les contacteurs Schneider IC60N les positionnent latéralement pour faciliter l’accès.
Vérification du signal tarifaire EDF sur l’entrée pilote
Le signal tarifaire EDF transite par les fils pilote rouge et noir, acheminant l’information de basculement heures pleines/heures creuses depuis le compteur vers le contacteur. Cette vérification s’effectue à l’aide d’un multimètre configuré en mode voltmètre alternatif, permettant de mesurer la présence d’une tension de commande typiquement comprise entre 175 et 230 volts selon les installations. L’absence de signal indique soit une défaillance du compteur, soit une interruption dans le câblage de commande.
Contrôle des connexions amont et aval du disjoncteur différentiel
L’examen des connexions amont et aval révèle l’architecture complète du circuit de commande du chauffe-eau. En amont, le contacteur reçoit l’alimentation depuis le disjoncteur divisionnaire dédié, tandis qu’en aval, il distribue cette alimentation vers l’équipement de production d’eau chaude. Cette configuration permet de comprendre l’impact de la suppression du contacteur sur l’ensemble du circuit électrique et de planifier les modifications nécessaires.
Procédure de déconnexion électrique sécurisée
La sécurité électrique prime lors de toute intervention sur une installation sous tension. Cette phase préparatoire détermine la réussite et la sécurité de l’opération de suppression du contacteur jour/nuit. Les risques d’électrocution, d’arc électrique et de court-circuit nécessitent l’application rigoureuse des procédures de consignation électrique. La méthodologie de sécurisation s’articule autour de quatre étapes fondamentales : coupure, vérification, mise en sécurité et consignation.
Coupure du disjoncteur général d’abonné EDF
La coupure du disjoncteur général d’abonné constitue l’action première et impérative pour sécuriser l’intervention. Cette manœuvre interrompt l’alimentation électrique de l’ensemble de l’installation, éliminant tout risque de contact avec des parties sous tension. Le disjoncteur général se situe généralement en amont du compteur électrique, dans un coffret étanche accessible depuis l’extérieur du logement. Sa position « OFF » ou « 0 » confirme l’interruption effective de l’alimentation électrique.
Vérification d’absence de tension avec un VAT fluke T6-1000
La vérification d’absence de tension (VAT) représente une étape cruciale ne pouvant être négligée. L’utilisation d’un vérificateur d’absence de tension professionnel comme le Fluke T6-1000 garantit une détection fiable des tensions résiduelles. Cette vérification s’effectue sur toutes les parties actives du circuit : bornes d’entrée et de sortie du contacteur, connexions du disjoncteur associé, et fils de liaison. Le VAT doit indiquer l’absence totale de tension avant de procéder aux manipulations.
Mise en place des équipements de protection individuelle
Les équipements de protection individuelle (EPI) forment la dernière barrière de sécurité contre les risques électriques. Cette protection comprend obligatoirement des gants isolants classe 0 ou 1, des lunettes de protection contre les projections et un vêtement de travail adapté. Le casque de sécurité s’avère recommandé lors d’interventions dans des espaces restreints ou en hauteur. Ces équipements doivent porter les marquages de conformité CE et faire l’objet de vérifications périodiques de leur intégrité.
Consignation électrique selon norme NF C18-510
La consignation électrique selon la norme NF C18-510 formalise la mise en sécurité de l’installation pour la durée de l’intervention. Cette procédure comprend la pose d’un cadenas de consignation sur le disjoncteur général, l’affichage d’une pancarte d’avertissement, et l’établissement d’une attestation de consignation. La personne réalisant l’intervention devient ainsi responsable de la sécurité électrique et de la levée de consignation en fin de travaux. Cette démarche garantit qu’aucune remise sous tension intempestive ne peut survenir pendant les manipulations.
Démontage du contacteur jour/nuit bipolaire 40A
Le démontage proprement dit du contacteur nécessite une approche méthodique pour éviter tout dommage aux composants adjacents et faciliter les reconnexions ultérieures. Cette phase opérationnelle demande une attention particulière à l’identification et au repérage des différents conducteurs avant leur déconnexion. La documentation photographique des connexions existantes constitue une précaution essentielle pour faciliter le remontage ou dépanner d’éventuels problèmes. Les outils nécessaires comprennent des tournevis isolés, une pince à dénuder et des serre-fils temporaires pour maintenir les conducteurs en place.
Déconnexion des fils pilotes rouge et noir du signal tarifaire
La déconnexion des fils pilotes rouge et noir s’effectue au niveau des bornes A1 et A2 du contacteur. Ces conducteurs transportent le signal de commande depuis le compteur EDF et ne présentent aucun risque électrique après la consignation de l’installation. Le dévissage des vis de serrage doit s’effectuer progressivement pour éviter la chute accidentelle des conducteurs dans le tableau. Une fois déconnectés, ces fils peuvent être isolés individuellement avec du ruban adhésif isolant et repliés dans le fond du tableau électrique.
Retrait des câbles d’alimentation en sortie vers le chauffe-eau
Les câbles d’alimentation en sortie du contacteur, généralement de section 2,5 mm² ou 4 mm² selon la puissance du chauffe-eau, nécessitent une manipulation délicate. Ces conducteurs seront directement reconnectés au disjoncteur de protection pour assurer l’alimentation permanente de l’équipement de production d’eau chaude. Le repérage de la phase et du neutre s’avère essentiel pour respecter la polarité lors de la reconnexion. L’utilisation de bagues de repérage colorées ou de marqueurs permanents facilite cette identification.
Dévissage du contacteur du rail DIN TH35
Le dévissage du contacteur du rail DIN TH35 requiert l’actionnement du mécanisme de fixation spécifique à chaque fabricant. Les contacteurs Hager EPN510 utilisent un système de clips latéraux accessibles par tournevis, tandis que les modèles Schneider IC60N intègrent une languette de déverrouillage sur la face arrière. La manipulation doit s’effectuer en maintenant fermement le contacteur pour éviter sa chute lors du déclipsage. La libération du rail permet ensuite l’extraction complète du module.
Extraction complète du module du tableau legrand
L’extraction complète du contacteur libère l’espace correspondant dans le tableau électrique, créant un vide de 2 à 4 modules selon le modèle démonté. Cette libération d’espace peut être mise à profit pour l’installation de nouveaux équipements ou simplement laissée libre pour de futurs besoins. La vérification de l’absence de résidus de montage ou de petites pièces détachées dans le tableau électrique évite les risques de courts-circuits lors de la remise en service. L’espace libéré peut être obturé par un cache-modules pour des raisons esthétiques et de protection.
Configuration du circuit électrique en marche forcée permanente
La configuration en marche forcée permanente transforme fondamentalement le fonctionnement du circuit de chauffage de l’eau. Cette modification supprime l’automatisation basée sur les signaux tarifaires pour instaurer une alimentation électrique continue du chauffe-eau. Le principe de fonctionnement devient alors similaire à celui d’un circuit d’éclairage classique : l’équipement reste alimenté tant que son disjoncteur de protection demeure en position fermée. Cette configuration présente l’avantage de la simplicité, mais supprime les économies potentielles liées aux heures creuses.
La reconnexion directe des conducteurs d’alimentation du chauffe-eau sur le disjoncteur de protection constitue l’élément central de cette configuration. Les fils de phase et de neutre précédemment connectés en sortie du contacteur se raccordent désormais directement sur les bornes aval du disjoncteur bipolaire. Cette modification élimine l’intermédiaire que représentait le contacteur jour/nuit, créant un circuit direct entre la protection et l’équipement alimenté. La section des conducteurs, généralement comprise entre 2,5 et 4 mm², doit correspondre au calibre du disjoncteur de protection pour garantir la sécurité de l’installation.
L’adaptation du disjoncteur de protection peut nécessiter une vérification de son calibrage par rapport à la puissance nominale du chauffe-eau. Un chauffe-eau standard de 200 litres développe typiquement une puissance de 2000 à 3000 watts, requérant un disjoncteur de 16 à 20 ampères pour assurer une protection efficace. Cette vérification technique évite les déclenchements intempestifs liés à un sous-dimensionnement ou les risques d’échauffement dus à un surdimensionnement excessif. Le respect de la norme NF C15-100 concernant la protection des circuits de chauffage de l’eau constitue une exigence réglementaire incontournable.
La gestion des fils pilotes rouge et noir déconnectés du signal tarifaire demande une attention particulière pour éviter tout risque ultérieur. Ces conducteurs, bien qu’inactifs après la suppression du contacteur, conservent leur potentiel de transport du signal EDF en cas de reconnexion. Leur isolation individuelle par du ruban adhésif étanche et leur regroupement dans une zone dédiée du tableau électrique constituent les bonnes pratiques. L’étiquetage de ces conducteurs avec la mention « Signal tarifaire – Non utilisé » facilite l’identification lors de futures interventions sur l’installation électrique.
Tests de fonctionnement et remise en service du chauffe-eau thermodynamique
La phase de test et de remise en service valide l’efficacité des modifications apportées au circuit électrique. Cette étape cruciale vérifie non seulement le fonctionnement correct du chauffe-eau en mode permanent, mais également l’intégrité de l’ensemble de l’installation électrique après intervention. La méthodologie de test s’organise autour de vérifications progressives : continuité électrique, isolement des circuits, fonctionnement à vide puis en charge nominale. Ces contrôles garantissent la sécurité des personnes et la pérennité des équipements.
La vérification de la continuité électrique constitue le premier test à réaliser avant la remise sous tension. Cette mesure, effectuée à l’aide d’un multimètre en mode ohmmètre, confirme l’établissement d’un circuit électrique complet entre le disjoncteur de protection et les bornes d’alimentation du chauffe-eau. La résistance mesurée doit être conforme aux spécifications techniques de l’équipement, généralement comprise entre 15 et 30 ohms pour un chauffe-eau standard de 200 à 300 litres. Une résistance infinie indique une coupure de circuit, tandis qu’une résistance proche de zéro révèle un court-circuit potentiellement dangereux.
Le test d’isolement des circuits évalue la qualité de l’isolation électrique entre les conducteurs actifs et la masse de l’installation. Cette vérification, réalisée avec un contrôleur d’isolement calibré 500V, doit révéler une résistance supérieure à 1 mégohm pour valider la conformité de l’installation. Les points de mesure incluent l’isolement phase-terre, neutre-terre, et phase-neutre sur l’ensemble du circuit modifié. Des valeurs d’isolement insuffisantes peuvent indiquer une dégradation des conducteurs ou une infiltration d’humidité nécessitant une investigation approfondie.
La remise sous tension s’effectue de manière progressive, en
commençant par la fermeture du disjoncteur général d’abonné. Cette première étape rétablit l’alimentation électrique de l’ensemble de l’installation domestique. La vérification du bon fonctionnement des autres circuits électriques confirme l’absence d’impact de l’intervention sur le reste de l’installation. L’observation du tableau électrique permet de constater l’absence de déclenchement intempestif des protections différentielles, validant ainsi l’intégrité des modifications apportées.
L’activation du disjoncteur dédié au circuit du chauffe-eau constitue l’étape suivante de la séquence de remise en service. Cette manœuvre rétablit l’alimentation directe de l’équipement de production d’eau chaude, désormais affranchie de la commande automatique du contacteur jour/nuit. La surveillance attentive des premiers instants de fonctionnement révèle d’éventuelles anomalies : étincelles, odeurs suspectes ou bruits anormaux nécessitant un arrêt immédiat pour investigation. L’absence de ces signaux d’alarme confirme le succès de la modification électrique entreprise.
Le contrôle de la température de l’eau chaude sanitaire valide l’efficacité énergétique du système modifié. Cette vérification s’effectue après un cycle complet de chauffe, généralement 4 à 6 heures selon la capacité du ballon et sa puissance nominale. La température obtenue doit correspondre aux réglages du thermostat intégré à l’équipement, typiquement comprise entre 55 et 65 degrés Celsius pour optimiser le confort d’utilisation tout en prévenant les risques de légionellose. Une température insuffisante peut révéler un problème de câblage ou de dimensionnement des protections électriques.
La mesure de la consommation électrique en fonctionnement permanent permet d’évaluer l’impact économique de la suppression du contacteur jour/nuit. Cette évaluation nécessite l’utilisation d’un wattmètre ou de la fonction de suivi de consommation du compteur Linky pour quantifier précisément l’énergie consommée. La comparaison avec les anciennes factures d’électricité en tarif heures pleines/heures creuses révèle l’évolution des coûts énergétiques. Cette analyse permet d’ajuster éventuellement les habitudes de consommation d’eau chaude pour optimiser les dépenses électriques selon le nouveau mode de fonctionnement adopté.
L’établissement d’un protocole de surveillance périodique garantit le maintien des performances dans la durée. Cette surveillance comprend la vérification mensuelle du serrage des connexions électriques, l’observation de l’état des conducteurs et le contrôle du bon fonctionnement du disjoncteur de protection. La tenue d’un carnet de bord mentionnant les températures d’eau, les consommations électriques et les éventuelles anomalies facilite le diagnostic précoce de problèmes potentiels. Cette approche préventive prolonge la durée de vie de l’installation et maintient un niveau de sécurité optimal pour les occupants du logement.
La formation des utilisateurs aux nouvelles modalités de fonctionnement complète la mise en service réussie du système modifié. Cette sensibilisation porte sur l’absence de programmation automatique et la nécessité d’adapter manuellement les habitudes de consommation selon les tarifs électriques en vigueur. L’installation éventuelle d’un programmateur horaire indépendant peut constituer une alternative intéressante pour maintenir une certaine automatisation tout en bénéficiant d’une flexibilité accrue par rapport au système EDF initial. Cette solution hybride combine les avantages de la simplicité technique et du contrôle personnalisé des cycles de chauffe.